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Articles / Histoire

Les anciens Belges

Source : Histoire de Belgique, A. Gerard, F. Lermigniaux, C. Masson - Ed. A. Vanderlinden, 1966

1. Les différentes tribus

Quelques siècles avant Jésus-Christ et à des dates diverses, de nouvelles tribus celtiques franchissent le Rhin à leur tour. Ce sont les Belges, qui refoulent les Gaulois vers le Sud et occupent la vaste région comprise entre le Rhin, la Marne et la Seine.

Vers l'an 100 av. J.-C., six peuplades occupent le sol de la Belgique d'aujourdhui :

  1. les Morins : dansle bassin de l'Yser, le long de la Mer du Nord ;

  2. les Ménapiens : de la mer à la rive gauche de l'Escaut et vers les bouches de la Meuse ;

  3. les Nerviens : entre l'Escaut, le Rupel, la Dyle et la Meuse ;

  4. les Aduatiques : dans l'Entre-Sambre-et-Meuse et dans la Hesbaye namuroise ;

  5. les Eburons : au nord des Aduatiques et à droite de la Meuse vers le pays de Herve ;

  6. les Trévires : au sud des Ardennes, jusqu'à la Moselle.

A cette époque, notre pays présente un aspect bien différent de celui que nous connaissons. Le long des côtes, les débordements de la mer sont fréquents. Les fleuves et les rivières inondent régulièrement les régions basses du pays des Ménapiens et des Morins, où abondent fossés et marécages. De vastes forêts couvrent une grande partie de la moyenne et de la haute Belgique.

Ca et là se rencontrent des habitations groupées en petits hameaux. Aucune route ne les relie, si ce n'est quelques sentiers, quelques pistes où passent malaisément les chariots.

2. La vie des anciens belges

Les anciens Belges sont de haute taille. Ils portent une abondante chevelure blonde que, parfois, ils teignent en rouge. Ils se rasent le menton, mais gardent de longues moustaches pendantes.

Ils se vêtent de la braie, pantalon serré aux chevilles, d'une longue tunique en peau ou en tissu, et de la saie, manteau carré assé court fixé à l'épaule par une broche. Ils se chaussent de sandales attachées par des courroies.

Comme tous les Celtes, les Belges habitent des huttes coniques entourées d'un jardin clôturé de haies. Ces huttes qui n'ont ni fenêtre ni cheminée, sont meublées de quelques bancs. Les Ménapiens et les Morins bâtissent des cabanes sur pilotis, pour éviter qu'elles ne soient inondées.

Nos ancêtres se servent de vases en terre et en bois. N'ayant ni cuillère ni fourchette, chacun prend ses aliments avec la main dans un grand récipient.

Ils deviennent un peuple de cultivateurs. Ils construisent des charrues et des herses rudimentaires, ainsi que des faucilles. Ils cultivent le seigle, l'orge et le lin ; attelent le cheval et le boeuf ; élevent des vachent, des porcs, des oies et des abeilles.

Certains d'entre eux exploitent le minerai de fer de l'Entre-Sambre-et-Meuse, dont ils fabriquent des instruments aratoires, des armes et des ustensiles de cuisine.

Les femmes tissent et teignent le lin ou la laine, préparent de la bière et de l'hydromel.

Enfin, les Belges ne restent pas isolés. N'ayant pas de monnaie, ils échangent leurs produits contre ceux de l'étranger : ambre, sel, cuivre, bronze, etc. Les rares marchands paient parfois avec des pièces d'or venant de Grèce. Toutefois, le commerce est peu développé. Ce sont surtout les Ménapiens qui le pratiquent : ils traversent la mer sur de lourdes barques à voiles pour aborder en Grande-Bretagne.

3. Les anciens belges en société

Chaque tribu se compose d'hommes libres et d'esclaves : ceux-ci sont des prisonniers de guerre.

Les plus riches forment une espèce de noblesse qui gouverne la tribu et choisit le roi commandant en temps de guerre.

Les Belges adorent des dieux et des génies représentant les forces de la nature : le soleil, la lune, le feu, etc. Pour obtenir leurs faveurs, ils les invoquent avant de se livrer à la chasse, à la pêche, à la guerre et avant d'entreprendre les travaux quotidiens. Des cérémonies ont lieu en leur honneur, célébrées par leur prêtres appelés druides, qui sont également chargés d'enseigner à la jeunesse les traditions de la peuplade et les croyances religieuses.

Cueillette de guiChaque année, les druides, habillés de blanc, et se servant d'une faucille d'or, coupent solennellement le gui, la plante sacrée que le peuple vénère.

Les délits et les crimes constituent pour les Belges des offenses personnelles, qui n'intéressent donc pas la société, mais seulement la famille. Aussi les parents de l'offensé se chargent-ils d'infliger la punition au coupable.

Les peuplades belges se font souvent la guerre. Parfois, elles nouent avec leurs voisins des alliances de courte durée. Elles estiment avant tout le courage au combat : c'est pourquoi elles sont d'une bravoure folle.

Les guerriers se protègent par un bouclier en bois ou en osier et par un casque garni d'ailes ou de cornes. Armés d'épées, de haches, de javelots, de lances, ils se jettent avec furie sur l'ennemi, en poussant des cris effrayants. Rien ne peut les faire reculer : aussi, en cas de défaite, laissent-ils sur le terrain un très grand nombre de morts.



LECTURE
Le gui

N'oublions point l'admiration des Gaulois pour le gui.

Les druides, tel est le nom de leurs mages, ne voient rien au monde de plus sacré que le gui, et que l'arbre sur lequel il se produit quand c'est un chête ; aussi choisissent-ils des bois de chênes, et ne font-ils aucun sacrifice sans avoir des feuilles de cet arbre, si bien qu'on peut croire que leur nom de druides vient du mot grec qui signifie chêne. Lors donc qu'ils trouvent la plante parasite sur cet arbre, ils s'imaginent que c'est un présent du ciel, et croient que l'arbre est favorisé des dieux. Le gui se trouve très rarement ; aussi ne le cueille-t-on qu'avec un grand appareil religieux, et shoisit-on surtout, pour cette opération, le sicième jour de la lune, jour par leqeul commencent leurs mois et leurs années, ainsi que leurs siècles, qui ne renferment que trente ans. Ils choisissent ce sixième jour, parce qu'alors l'astre, sans être au milieu de son cours, est dans toute sa force d'ascension. Le nom du gui, dans la langue des Gaules, veut dire remède universel.

D'après Pline

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