Le site interactif | Articles / HistoireAlésiaSource : Jules César, La guerre des Gaules, Livre septième, traduction de Maurice Rat
Vercingetorix s'enferme dans Alesia
(Jules César, La guerre des Gaules, Livre septième, chapitres LXVIII à LXXI, traduction de Maurice Rat) L'armée de secours Les Gaulois avaient mêlé à leurs cavaliers de petits paquets d'archers et de fantassins armés à la légère, pour secourir les leurs [...] Plusieurs des nôtres, blessés par eux à l'improviste, se retiraient du combat. Forts de la supériorité de leurs troupes et voyant les nôtres accablés par le nombre, les Gaulois [...] encourageaient leurs combattants par des clameurs et des hurlements. [Mais au coucher du soleil] les Germains, massés sur un seul point en escadrons serrés chargèrent l'ennemi et le refoulèrent ; dans la déroute, les archers furent encerclés et massacrés [...] Au bout d'un jour seulement, les Gaulois [...] sortent de leur camp au milieu de la nuit, en silence, et s'approchent de nos fortifications de la plaine. Soudain, poussant une clameur, pour avertir les assiégés de leur approche, ils se préparent à jeter leurs claies, à bousculer les nôtres de leur retranchement à coups de frondes, de flèches et de pieux [...] En même temps, entendant la clameur, Vercingétorix donne le signal aux siens avec la trompette et les conduits hors d'Alésia. Les nôtres prennent la position qu'on leur avait donnée les jours précédents, et, avec les frondes, les casse-tête et les épieux qu'ils avaient disposés sur le retranchement, ils effraient les Gaulois et les repoussent. La nuit empêchant de voir devant soi, il y a de chaque côté de nombreux blessés [...] [Lorsque les Gaulois] se furent approchés, ils s'enfoncèrent dans les pièges ou s'empalèrent en tombant dans les puits, ou tombèrent percés par les javelots de siège qu'on leur lançait du haut du retranchement ou des tours. Après avoir été durement éprouvés sur tous les points, sans avoir pu rompre nos lignes, voyant le jour approcher, ils craignirent d'être attaqués de côté [...] et ils se replièrent. (Jules César, La guerre des Gaules, Livre septième, chapitres LXXX à LXXXII, traduction de Maurice Rat) Les derniers combats Vercingétorix, apercevant les siens du haut de la citadelle d'Alésia, sort de la place ; il fait porter en avant du camp les fascines, les perches, les toits de protection, les faux et tout ce qu'il avait préparé pour la sortie. Un vif combat s'engage en même temps de tous côtés [et] la clameur qui s'élève [...] contribue beaucoup à effrayer les nôtres, [car] souvent, en général, le danger qu'on ne voit pas est celui qui bouleverse le plus. César, qui a choisi un poste d'observation favorable, suit ce qui se passe de chaque endroit, envoie des secours aux troupes qui faiblissent. [...] [Les Gaulois] nous lancent des traits, [certains] s'approchent en faisant la tortue, des troupes fraîches relèvent sans cesse les soldats fatigués. La terre que tous les ennemis jettent dans nos retranchements leur permet de les franchir et recouvre les pièges que nous avions dissimulés dans le sol [...] Quand il l'apprend, César envoie Labiénus avec six cohortes au secours des troupes en danger [...] Il va lui même encourager les autres [...] Les assiégés, désespérant de forcer les retranchements de la plaine [...] tentent d'escalader les hauteurs ; ils y portent tout ce qu'ils avaient préparé ; ils chassent par une pluie de traits ceux qui combattaient du haut des tours ; ils rebouchent les fossés avec de la terre et des branchages ; avec les faux ils taillent en morceaux la palissade et le parapet. [César envoie alors] le jeune Brutus avec six cohortes, puis le lieutenant Caïus Fabius avec sept autres ; enfin, l'action devenue plus vive, il amène lui-même un renfort de troupes fraîches [...] Une clameur s'élève de part et d'autre [...] Nos soldats renonçant au javelot, combattent avec le glaive. Tout à coup, notre cavalerie se montre sur les arrières de l'ennemi [...] les Gaulois prennent la fuite ; nos cavaliers leur coupent la retraite ; le carnage est grand. Sédulius, chef et premier citoyen des Lémovices, est tué ; l'Arverne Vercassivellaune est pris vivant en train de fuir ; soixante-quatorze enseignes militaires sont rapportées à César ; d'un si grand nombre d'hommes bien peu rentrent au camp sans blessures. Apercevant de leur place forte le massacre et la fuite de leurs compatriotes, perdant tout espoir de se sauver, les assiégés font rentrer les troupes qui attaquaient nos retranchements. A cette nouvelle, les Gaulois s'enfuient aussitôt de leur camp. Si nos soldats n'avaient pas été aussi épuisés [...] toutes les forces de l'ennemi auraient pu être détruites. Un peu après minuit, la cavalerie lancée à leur poursuite atteint l'arrière-garde ; une grande partie est prise ou massacrée ; les autres, ayant réussi à fuir, se dispersent et rentrent chez eux. (Jules César, La guerre des Gaules, Livre septième, chapitres LXXXIV à LXXXVIII, traduction de Maurice Rat) |
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